[voici, ce qu’ils nous écrivent…]
Ohé du Bateau.
Au départ on était sceptique. Nullement sur l’utilité en tant que telle de ce collectif, mais sur la possibilité de mener à terme ce projet. La possibilité d’une île aurait titré un écrivain encore plus cynique que nous.
La forme de coopération dans le domaine culturel a souvent échoué. La diffusion culturelle est malheureusement bien trop le fruit d’histoires d’égos contradictoires. Un commandant doit mener à sa barque de manière autoritaire tout en laissant son équipage amener leur voix. Ces belles paroles sont déjà compliquées à appliquer dans une équipe de 10 personnes, on vous laisse donc imaginer le joyeux barouf que pourrait provoquer une foule dirigeante.
Mais heureusement il reste des utopistes du réel sur cette Terre. Des gens pensant qu’il y a une première à tout. Des gens qui parlent en valeurs à appliquer, en termes de fraternité et de partage des cultures : pas pour faire bien sûr des dossiers de subventions et rentrer dans des cases ; non car ils ont compris que chaque art s’enrichissait des autres et que la pratique amateur pouvait se nourrir de celle dite plus professionnelle. Encore des mots qui catégorisent, rangent les créations dans des cases, là où cela n’a pas lieu d’être. On se rend compte finalement en achevant ce dossier, que parfois nous théorisons trop. La culture se vit, elle est un acte du quotidien, qui régit avec bonheur nos interactions avec autrui. Elle n’est qu’une passerelle pour échanger avec son voisin. Plus qu’une histoire de projet culturel, c’est une histoire de vie qui se joue ici. Un lieu qui a aidé des débutants, un lieu qui a éduqué une population, un lieu où l’on pouvait trinquer, un lieu de rires et de mélodies qui est en péril.
Le collectif nous a rappelé que l’on peut soulever des icebergs en unissant nos bras, nos cerveaux et nos souvenirs. Qu’il ne faut pas se laisser aller au jeu des idées reçues, des murs infranchissables et des contingences fantasmées. Toutes les certitudes peuvent être bousculées, et la naïveté peut déboucher sur du concret, rien n’est figé. Après tout le plus beau titre d’album immensément ironique envers les idées reçus provenait de Cali en 2010 : « La vie est une truite arc-en-ciel qui nage dans mon cœur ».
Figures Libres voit également son cœur rayonner à la vue de l’avancée du projet.
Figures Libres
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